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Tesla Model X, les dessous électriques d’un essai

Tesla Model X, les dessous électriques d’un essai

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Il existe des matins où au lever du lit, il nous prend des idées de changer le monde… enfin surtout le nôtre, le plus proche, le reste attendra.

Et en ce matin du 17 octobre, une question existentielle traversa mon esprit. Ne serait-il pas le temps de changer de voiture?

Afin d’y répondre, j’ai à ma disposition un outil très performant, surtout pour ceux qui savent s’en servir, il s’agit d’internet, le monde 2.0. Cela dit, depuis le temps que l’on nous en parle de ce monde 2.0, nous devrions en être à la version 18.21 si on se réfère aux mises à jour de mon PC win 10, 64 bits.

 

À la recherche du bon.. plan ?


Bref, la question n’est pas là, il s’agit avant tout de trouver un objet à quatre roues qui se rapproche le plus possible de mon art de la conduite automobile.

Le cahier des charges est simple, il me faut un véhicule grand pour le chien et les enfants (que je n’ai pas encore mais il est temps de penser à l’avenir, quoique…) avec une sonorité dans les graves du genre V8 ou V10 et qui va vite, genre break surpuissant.

Je parcours donc la toile, un terme qui ne me parle pas du tout à 7 heures du matin avant le petit-déjeuner… Je décide pour le coup de remettre ma recherche à plus tard.

10 heures, je m’y remets sans grande conviction. J’égrène les annonces du plus gros site français, Le Bon Coin, il faudra que l’on m’explique encore une fois ce que cela peut bien signifier car après 45 minutes, je n’y vois rien qui n’en vaille la peine ni dans le bon ni dans le coin. Je dois me rendre à l’évidence, je ne trouverai rien ce matin et étant donné la météo ensoleillée du jour, je préfère penser au barbecue du midi, le dernier de l’année. En voilà une bonne idée, j’invite aussitôt Vera, ma cycliste préférée et Milo, le photographe le plus agréable du monde puisqu’il ne s’exprime que par des phrases qui ne dépassent pas trois mots. On peut dire qu’il a l’esprit de synthèse. Il est parfait !

Tesla nous invite à un essai éphémère à Marcq-en-Baroeul.
Tesla nous invite à un essai éphémère à Marcq-en-Baroeul.

11 heures, les invitations sont lancées, merci Facebook (que je déteste par ailleurs mais parfois le pacte avec le diable est utile) et que vois-je sur ma page ?! Tesla installe sa boutique éphémère à Marcq-en-Barœul… et personne ne m’en a parlé ! Le nom de la ville me dit quelque chose… étant résident de Lille et de son agglomération (un mot qui me fait penser aux travaux de rénovation de la maison avec les promos sur l’agglo et le placo de Leroy-Merlin ou Castorama) depuis moins de trois mois je ne connais pas encore très bien le coin (le bon coin, si j’ose dire). Je déplie ma vieille carte papier Michelin, la 302 plus exactement. Et que vois-je de nouveau, en calculant le tracé avec ma règle et mon compas, je suis à moins de 6 kilomètres du centre d’essai. Je clique de suite sur ma souris (qui finira bien par se faire bouffer par mon chat) et j’atterris sur une page d’inscription, c’est serré car nous sommes le 17 or le 20 octobre c’en est fini de la boutique éphémère. Avec la rage du désespoir, je remplis le formulaire et je croise les doigts.

12 heures, j’ai faim et je me motive à allumer ce maudit barbecue. Je galère un peu, comme toute le monde qui a connu cette expérience, entre le sac de charbon, la boîte d’allumettes et l’allume-feu. Mais ce n’est pas tout car comme déjà dit, ce monde 2.0 nous a rendu accro au téléphone intelligent (smartphone pour les anglicistes amateurs), j’ai donc décidé de le garder à la main quoiqu’il arrive. Riche idée quand il s’agit de se débattre à l’allumage du barbecue. Et c’est pile à cet instant que ce crétin (le smartphone, oui, lui) se décide de sonner.

 

Carbonisé et électrisé

 

Ne sachant pas faire marcher mes deux hémisphères du cerveau en même temps, je balance tout pour répondre à…. mon sac de charbon !
Ce devait être le dernier barbecue de l'année...
Ce devait être le dernier barbecue de l’année…

Zut, je pars à la recherche de ce téléphone devenu si précieux car ce n’est pas tous les jours que j’ai un appel. Aurais-je un ami caché qui prendrait de mes nouvelles? Vite, le temps presse. Je le retrouve donc et après un nettoyage en règle je constate un numéro inconnu dans ma liste d’appels manqués (le pluriel est excessif…). Fort heureusement, mon nouvel ami m’a laissé un message :

– Bonjour Monsieur (mal barré pour un ami), ici la société Tesla, je vous con…

Je n’attends pas la fin, raccroche et rappelle dans la foulée. Je tombe sur une charmante personne qui reprend mes informations personnelles. Je la sens prête à m’inviter… à un essai. Elle poursuit comme il se doit par :

– Je suppose que vous voulez prendre le volant de la TESLA Model S et cela va être compliqué car elle est très demandée.
– Je vous arrête tout de suite, je veux juste essayer un de vos modèles et je n’ai aucun a priori. Il s’agira d’une découverte de la voiture électrique.

« Elle me répond qu’elle m’adore. »

Je crois dès lors que notre relation part sur de bonnes bases. Elle me propose des créneaux horaires et celui qui colle le mieux est pour le lendemain 14 heures. Parfait c’est signé !
Je suis très surpris par cette réactivité et par le frêne auquel je viens de mettre le feu en balançant tout n’importe comment, je vais devoir m’expliquer avec mon voisin. C’est une autre histoire.
Sur ce fait, Vera et Milo arrivent. L’équipe de Motion Car est au grand complet. Mon coeur est en joie non pas parce que nous sommes réunis mais parce que je vais essayer une nouvelle voiture qui pourrait être dans mon garage d’ici peu. Je les enjoins à faire l’essai du Model X avec moi. Vera ne peut pas car elle a prévu de pédaler et Milo me répond positivement par un pourquoi pas qui signifie un oui enthousiaste dans son for intérieur, si, si.

 

Une histoire de fesses pour le Model X

 

Le lendemain, après le deuxième dernier barbecue de l’année, car un frêne lorsqu’il est grand peut se consumer pendant deux jours et par ailleurs permettre de faire cuire une grosse quantité de merguez, bref.
Tesla Model S et l’hôtel de ville de Marcq en Barœul

Milo et moi décidons de nous rendre face à l’imposant hôtel-de-ville de Marcq-en-Barœul où Tesla a planté sa tente, enfin son préfabriqué. Le mot ne traduit pas le soin apporté à la qualité de la présentation. Les couleurs rouges et blanches se mêlent agréablement à l’ensemble. L’ambiance est de fait très avenante.

Devant la boutique provisoire, deux véhicules du constructeur californien patientent après des essayeurs globalement enthousiastes. Face à nous, sur la gauche, il y a celle que nous n’aurons pas le plaisir de conduire, la Tesla Model S 75D dans un bleu outre-mer métallisé tandis qu’à droite, c’est le Model X 100D rouge multicouches (c’est écrit comme cela dans le configurateur) qui nous montre sont arrière (train roulant pour faire de l’humour en peu lourd).  Cela est quelque peu regrettable car si vous rendiez visite au Pape vous n’aimeriez pas être accueilli par ses fesses…

« J’avoue que si c’était Kate Upton les choses pourraient être… différentes. »

Nous nous avançons donc dans l’abri très éclairé par le soleil d’octobre. À l’accueil, hôtes et hôtesses affichent un large sourire. Après la prise d’empreintes (ah non c’est encore une autre histoire), pardon la photocopie du permis de conduire et la signature d’une décharge spécifiant les conditions de l’essai, nous sommes accompagnés par un salarié de la compagnie.

La partie personnalisation de votre Tesla.

 

Le plaisir de la découverte

 

Nous le suivons volontiers, après tout nous sommes là pour nous laisser mener dans l’univers Tesla.

Il nous ouvre les portes de la Model X afin d’y prendre place. Quand celles de l’arrière se déploient dans une double cinématique, nous l’imaginons prendre son envol tel un albatros. Notre guide invite Milo à s’installer à l’arrière, à la place des enfants, moi à la place du conducteur et lui s’offre la place-du-mort dont il ne prendra conscience qu’une fois qu’il m’aura vu conduire.

« Mais ne gâchons pas le plaisir de la découverte. »

Tesla et sa boutique éphémère de Marcq-en-Baroeul, Nord

En entrant par les larges portes, la première impression est celle de l’espace. Je me crois comme dans mon salon, il y a la chaleur de la finition bois de frêne (un bois qui brûle bien, parlez-en à mon voisin) et une grande télé, pardon, un grand écran au centre du tableau de bord. Ce dernier est l’élément primordial de l’auto, il permet de se sentir tout puissant et d’avoir accès à toutes les informations importantes. Il ajoute de plus un accès internet via une interface intuitive devenue habituelle dans notre usage courant des tablettes et autres téléphones.

Une fois les portes refermées par une simple pression sur la pédale de frein, le large pare-brise impressionne. La visibilité est certainement l’une des plus vastes de toutes les voitures du marché. Cela rend l’intérieur encore plus lumineux que d’ordinaire et la sobriété de la planche de bord en alcantara associée à des sièges en cuir noir ne prend pas une tournure austère. Cependant, habitué à des véhicules très haute de gamme, cette Tesla ne répond pas aux critères exigeants du luxe en terme de qualité des matériaux et des ajustements.

Après ce constat rapide, j’écoute mon conseiller m’expliquant que la Model S et la Model X partage la même plate-forme. Rentabilité oblige. Il me décrit en long et en large la technologie de l’automobile ainsi que ses possibilités. Nous ressentons un discours passionné et jamais ennuyeux. Je m’essaie à quelques questions auxquelles il a réponse. S’il continue ainsi, il pourrait devenir agaçant.

L’écran face au conducteur est clair et lisible, il est le complément de celui au centre de la planche de bord.

Sa main passe sur l’écran et les menus défilent, il y en a trop pour mon petit cerveau et pour ce rapide essai. Il planifie une destination en guise d’exemple, aussitôt les points de charge s’affichent et le système calcule le moyen optimum de nous rendre d’un point A à un point B en passant par le C comme chargeur rapide. Ce qui me surprend le plus c’est l’acoustique générale, le son de l’autoradio (peut-on encore parler d’autoradio) est excellent. Il y a une connexion à un service de musique en ligne, autant dire que vos chanteurs favoris vous accompagneront tout au long du voyage.

« Mieux encore, la voix de Milo, pourtant rare, traverse la longueur du SUV avec une rapidité défiant les lois de la physique. »

En parlant de dimensions, les 4,98 mètres de long, les 2,27 de large et les 1,68 en imposent tant en statique qu’en mouvement. Il s’agit d’être conscient du gabarit à la conduite.

Surtout bien se conduire, c’est sérieux

 

Avant de nous élancer enfin, M. Tesla (appelons notre passager ainsi pour simplifier) me demande si je veux essayer le système d’assistance à la conduite. Réponse négative.

Le besoin de contrôle envahi en permanence mon esprit ! Il me propose le choix entre un frein moteur intrusif ou non (ce n’est pas le terme exact mais l’idée y est).

 

Rat des villes

Le volant est relativement épais, il permet une bonne prise en main.

Le départ est donc donné, je tourne la clé de contact… « Ah bah non… » vieux réflexe désuet, décidément, ce monde moderne le devient un peu trop à mon goût. Nous quittons par conséquence les lieux en marche arrière, ce n’est pas pratique pour une prise en main, je m’y fais car après tout la caméra de recul est là pour aider. Les routes de Marcq-en-Barœul s’ouvrent à nous et nous partons dans un silence appréciable. Pour connaître, les Lexus Hybrides, je ne me sens pas dépaysé. La réelle surprise me vient du frein moteur. Il est très puissant et correspond à un freinage moyen de conducteur moyen. C’est tout de même rassurant à l’usage, du moins de mon point de vue. Il permet, par exemple, à l’approche d’une priorité à droite de gagner un peu de temps sur le passage du pied de la pédale d’accélérateur à celle du frein. Autre avantage, la recharge de la batterie. Rouler en électrique c’est aussi penser à son autonomie.

L’auto se faufile donc dans le trafic avec une surprenante aisance. La réponse instantanée de la sollicitation de l’accélérateur permet d’oublier une certaine lourdeur du SUV, plus de 2,5 tonnes à déplacer, ce n’est pas rien. Malgré tout cet embarras, la direction reste précise bien que je puisse ressentir quelque chose d’indéfinissable et très subjectif. La taille des roues me renvoie une information étrange. Bref, sur un plus long essai il serait possible de mettre le doigt sur ce qui m’incommode.

Je poursuis le trajet sur les indications de M. Tesla, un peu de parcours en ville est toujours bien utile afin de se familiariser avec une automobile, il n’est pas question de penser à accélérer aussi fort que je suis bête dans le trafic, cela ne sert absolument à rien. En revanche, prendre la mesure du freinage devrait être la première chose à faire pour toute prise en main. Le frein moteur très présent nécessite de doser au mieux sa pression sur la pédale afin de préserver un certain confort pour les passages. Je maintiens un œil discret sur l’écran numérique d’instrumentation car il n’est pas question d’être déraisonnable. L’indication de la vitesse est claire et idéalement placée.

« Il serait de très mauvaise foi de dire à un agent verbalisateur que vous n’aviez pas vu à quelle vitesse vous rouliez. »

En roulant, je constant que d’ordinaire, je ne suis pas un grand fan des écrans lumineux et j’accueille positivement celui de la Tesla puisqu’il se montre très discret.

 

Je vous ai dit que j’aimais le bleu ?

Les feux arrières de notre Model X.

La succession de feux tricolores et d’intersections commencent à faire naître une certaine frustration, M. Tesla me signale que nous allons prendre la route à notre droite. À la vue du bleu des panneaux indicateurs, je comprends que nous allons prendre l’autoroute (joie intérieure, nous voilà sauvés). La voie d’insertion commence par une belle courbe à droite que je me fais un plaisir de prendre le plus parfaitement possible afin d’optimiser la sortie et la pression subtile (à fond, pour moi c’est subtil) sur la pédale d’accélérateur. Et c’est parti tel un boulet de canon, le gros SUV se transforme en sprinter et s’immisce dans le flot de la circulation en douceur. Certes, je dépasse aisément la limite maximale autorisée sur cet axe mais je reviens tout aussi vite à une allure raisonnable. Dès que les autos me laissent le champ libre, je reprends une légère dose d’euphorie de puissance.

Le plus agréable dans la conduite après la puissance disponible, ou plutôt au même niveau, c’est la douceur de la transmission. Le moteur électrique permet de se passer de cascades de pignons et de rapports de boîte. De cette façon grâce à l’absence de changement de vitesse, tout devient très fluide et nous glissons comme un skieur sur de la neige fraîchement damée. C’est un plaisir pour les passagers et le conducteur.

 

Rat des champs

Le grand écran de la Tesla est nécessaire, il offre de multiples informations.

Après avoir déroulé les pneumatiques sur le bitume autoroutier, M. Tesla nous promène sur les routes de la campagne lilloise. Nous nous rendons mieux compte de la polyvalence du Model X. Les ronds-points qui s’enchaînent ne gênent même plus. Grâce à cette fameuse réactivité, il est devenu plus aisé de rentrer dans le giratoire. J’ajoute cela à son crédit en comparaison à un excellent moteur V8 essence qui a toujours une relative inertie à l’entrée de ces carrefours circulaires.

 

Nous avons les moyens de le faire parler

 

Nous profitons du calme de l’habitacle et de la sérénité de la conduite pour en savoir plus sur la marque et sur notre M. Tesla. Il est enthousiaste et n’est pas dans la posture désagréable du vendeur de voiture voulant vous convaincre qu’il est nécessaire d’avoir 600 chevaux minimum pour passer à la boulangerie le dimanche matin.

Notre dialogue est instructif et j’en apprends un peu plus sur notre Model X. Dans sa version 7 places, celle de notre essai, tout est fonctionnel. Les capacités de chargement sont hors normes et ne peuvent être comparées à la concurrence thermique, par ailleurs du fait de la suppression du compartiment moteur devenant un coffre de stockage supplémentaire. La répartition des batteries dans le châssis favorise un centre de gravité plus bas que pour tout autre SUV. De plus le système de Suspension Smart Air avec mémoire de GPS surélève ou rabaisse l’auto suivant le tracé de la route. La transmission intégrale de la 100D s’ajoute à la liste des éléments sécurisant les trajets.

J’en viens à parler d’un sujet important, le prix… à la louche, 110 000 euros… gloups ! Alors effectivement c’est un tarif très élevé si nous le comparons à la finition générale. Il y a le choix des matériaux, la qualité des ajustements et une peinture qui présente quelques coulures par endroit. Tout cela ne plaide pas en sa faveur. Mais si nous nous attachons au côté technique, ce tarif n’est pas déconnant (comme dirait Jean-Mich’ du Balto) voire même que ce n’est pas onéreux.

 

Hélas, un essai éphémère

 

À notre retour dans notre boutique éphémère, Milo et moi nous attardons plus longuement sur les deux modèles exposés, la Model S et notre Model X.
Tesla a tenu ses promesses, nous en avons appris beaucoup lors de notre essai.

Nous convenons que choisir une Tesla c’est faire le pari de la technique. Au quotidien, cela se comprend très bien car pour un parcours de 100 km dans nos grandes métropoles, avoir une auto thermique n’est pas forcément très approprié. Il existe cependant une problématique de taille concernant les ressources de métaux rares pour les batteries, leur recyclage et le mode de production d’électricité. Toutes ces questions émergentes ne devraient pas tenter de confronter la propulsion thermique à la propulsion électrique. Ces deux mondes peuvent cohabiter harmonieusement si nous faisons abstraction de tout dogmatisme.

Personnellement, j’aime la sonorité d’un moteur V8. Mon plaisir de conduite se nourrit de cette ambiance particulière qui malheureusement se paie cher à la pompe.

« Il n’y a donc pas de plaisir gratuit, sauf peut-être cet essai éphémère d’une Tesla. »

Un grand merci à Tesla pour la qualité de l’accueil et pour son personnel sympathique.

Crédit photos : Milo Pix / Motion-Car

 

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