Zoute Grand Prix 2018, luxe, calme et beaucoup de raretés
Le Zoute Grand Prix sous le soleil d’automne
Je peux dire que cette année, nous sommes gâtés dans le nord de la France et en Belgique.
Si le sud-est se prend toute la pluie, c’est pour nous offrir de belles journées bien ensoleillées par ici. Et dans ces instants bénis, les nordistes en profitent largement. Cependant, c’est encore mieux si un événement automobile se déroule dans le coin. Voici donc le Zoute Grand Prix 2018.
Par chance, en cet été indien, nous avons droit à la neuvième édition du Zoute Grand Prix du 4 au 7 octobre 2018.
« Ne riez pas s’il vous plait. Le Zoute n’est pas un défaut de langage ou un problème de zozotement. »
Le Zoute (Het Zoute en néerlandais) fait partie de la commune de Knokke-Heist, en Belgique. Située à quelques kilomètres à peine de la frontière belgo-néerlandaise, c’est une des stations balnéaires les plus fréquentées de la côte belge. Knokke-Le Zoute est souvent considéré comme la station balnéaire la plus mondaine d’Europe du Nord. Merci wikipedia et maintenant vous savez tout.
Le raffinement avant tout
Venons-en à ce Zoute Grand Prix 2018 qui constitue l’événement majeur pour tous les amoureux de l’automobile, surtout d’exception.
Tout d’abord de quoi parle-ton. Il ne s’agit pas d’une mais bien de 5 manifestations très Zoute :
- Top Marques
- Rally
- Sale
- Concours d’Élégance
- GT Tour
Autant dire qu’il y en a pour tous les goûts, surtout les bons goûts. Le niveau est très relevé et le plaisir des yeux au paroxysme. Concrètement, entre un déplacement à Paris ou 3 jours avec le Zoute Grand Prix, mon choix est très simple, je prends ce qu’il y a de mieux.
Étant donné la richesse de l’événement, il fallait faire un choix. Je décide de faire l’impasse sur le Zoute Sale, la vente aux enchères organisée par Bonhams.
Sur la route, direction d’Ypres
Parce que n’ayant pas pu me rendre disponible le jeudi, je rejoins le lendemain le rallye automobile réservé aux anciennes.
Il doit faire un arrêt à Ypres en Belgique pour la pause déjeuner. Voilà pourquoi la grande place de la ville sert de parking aux participants qui parcourent la distance avec un timing serré. En effet, le Zoute Grand Prix n’est pas un éloge de la vitesse. L’accent est mis sur le plaisir et la flânerie.
Malheureusement, en arrivant en ville, je constate que ce n’est pas l’effervescence. Tout ici ne que calme, trop calme sans luxe ni volupté. La place est nette devant la Halle aux Draps, plus important et ancien bâtiment communal du Moyen-Âge. Je patiente quelque peu, comme le temps semble long. Finalement, je perds patience et j’arpente la rue par laquelle les concurrents doivent entrer dans Ypres.
« À vrai dire, j’ai hâte… »
Soudainement, j’entends un bruit rauque qui fait trembler les vitrines et mon cœur. Une Bugatti Type 13 ouvre le bal. Malgré son âge, elle date de 1924, sa peinture étincelante semble lui donner un aire de neuf. En ouverture de la course de régularité, je peux dire que cette auto fait de l’effet.
La part belle aux roadsters anglais
Ensuite, c’est un flot continu qui dura près de 4 heures, trop courtes…
Les ancêtres de tous âges se succèdent. Cependant, le choix est strict, votre auto doit avoir eu sa première immatriculation entre 1920 et 1965.
Certes, c’est large. Mais tout de même je constate rapidement que certains modèles ont plus de faveurs que d’autres. Les roadsters anglais semblent parfaits pour l’exercice. En résumé, si vous désirez participer au rallye, il est préférable de se tourner vers de l’Austin Healey. Fort heureusement, une BMW 328 de 1936 ou bien un Porsche 356 speedster de 1957 ont toute leur place.
Pour les amoureux des voitures rares, une Arnolt Bristol, deux Apal, une Fiat Ermini Berlinetta étaient de la fête. Il est bien compliqué d’être exhaustif tellement il y a de beautés qui nous entourent. J’en ai la tête qui tourne. Et pourtant, nous ne sommes que le vendredi. Pourvu que mon cœur tienne le choc pour les jours qui suivent. Tandis que s’éloignent au loin une Ferrari 250 SWB, une Mercedes 300 SL Roadster et la même en version coupé, le parking se vide.
« Je crois qu’il est l’heure de m’éclipser et de laisser tout ce beau monde finir la balade de 250 km dans les Flandres. »
Le meilleur de l’automobile est au Zoute Grand Prix
Comme la nuit fut longue ! Et en ce samedi matin, l’été indien me donne des ailes.
Le trajet entre Lille et Knokke se fait le plus rapidement possible… jamais plus vite qu’à fond. Après le Zoute Rally à Ypres, je décide de passer la journée à Knokke. En réalité, toute la ville est au diapason des V12 ou V8 qui sillonnent les rues.
Ici, plus personne ne se retourne ni ne sursaute quand le moteur d’une supercar s’emballe à 8 000 tr/min. Même les agents verbalisateurs ne détournent pas le regard et restent concentrés sur les stationnements non acquittés. L’ambiance est très différente de la veille. Un podium sur le bord de plage est prêt pour l’arrivée du rallye de régularité. En attendant le retour des oldtimers, je profite du Top Marques. Alpine, Alfa Romeo, McLaren ou Lexus s’exposent. Contrairement au Mondial de Paris, il est plus facile de s’approcher des autos. Plus encore, Mercedes AMG a fait le déplacement avec dans ses cartons la Project One. Tandis que Rolls Royce dévoile son Cullinan et BMW son X7.
Alors comme espéré, je n’ai aucun regret d’être au Zoute Grand Pix. J’ai presque envie d’embrasser les Aston Martin DBS Superleggera, Lamborghini Urus et Bentley Continental GT en remerciement.
« Étant d’un naturel réservé, je m’abstiens. »
Sûrement le plus remarquable, ce sont tous les podiums jalonnant la rue principale sur lesquels trônent les plus désirables voitures actuelles. En conséquence, le spectacle est complet pour le plus grand plaisir des petits et des grands.
Modernes et anciennes même combat
Bien évidemment, ma présence du vendredi et samedi est bien insuffisante pour vivre l’événement.
Grâce au destin, je dois me rendre impérativement à Knokke le dimanche. En conséquence, je décide de me mettre en chasse de la plus belle auto du Zoute Grand Prix 2018. Coup du sort, je ne suis pas seul dans cette quête, je croise des lillois et quels lillois ! Tout d’abord, il y a le wrap designer génial, celui qui emballe les voitures, Nathan Haetty. Puis, il y a Quentin – L’explorateur à moto. Certes, il n’est pas question d’emballer ni d’explorer, il n’y a qu’à flâner. Par ailleurs, Nathan et Quentin constatent que ma notion des distances à pieds est une notion très floue pour mon esprit.
« Tout est à 10 minutes de marche… »
Cependant, tout cela valait la peine car cette dernière journée marque l’apothéose des précédentes. En complément du Top Marques, ce sont le Zoute GT Tour et le Concours d’Élégance qui font sensation. Les GT modernes arrivent en ville sur les environs de midi et au passage de la Bugatti Chiron ou de la Porsche GT2 RS, nous sommes sans voix. Le plus surprenant c’est qu’aucune barrière ne nous retient, ces fabuleuses voitures sont là devant nous en mouvement. Quand elles se garent dans Knokke, elles captent toute notre attention et nous pourrions les contempler des heures.
Malgré tout, il faut avancer, l’horloge tourne. En conclusion, il ne nous reste plus que le concours d’élégance à explorer (le terme fera plaisir à Quentin).
Magie d’internet et Instagram
En déambulant, je repère un Alfa Romeo Stelvio d’une propreté impeccable.
Tout de suite, je reconnais son vert Corsa Verde, je l’ai repéré la veille sur le compte Instagram du photographe belge @herrfrederik. Une photo et une mention plus tard dans la story de @motion_car, nous nous retrouvons à discuter ensemble. De ce fait, tels les trois mousquetaires, nous filons vers le golf de Knokke. Si le chemin est long, il nous gratifie du passage d’une LaFerrari, d’un roadster Wiesmann ou Porsche 2.7 RS. Ici, le constat est simple, quand avec Nathan nous voyons une auto exceptionnelle, nous savons que ce n’est pas une réplique. Bref, il n’y a que du beau.
Après 10 minutes de trajet, le Graal est là ! Très vite, je perds Nathan, Frederik et Quentin. Chacun se précipite vers son objet automobile favori. Le designer est en admiration devant la Maserati Mostro Zagato, le photographe se concentre sur les Formules 1 et les BMW M1 de compétition et Quentin bave pour une Renault 40cv des années 1930. De mon côté, je ne sais plus où aller. Le plateau des Porsche est fantastique puisque ce sont 911R, 911 SC-RS, 934, 959, Carrera RS et 964 RS N-GT qui le composent.
Finalement, je vais rester chauvin et me contenter de la Bugatti Type 37 Grand Prix qui a sous le capot un 4 cylindres et non le 8 comme pour les Type 35.
« Comment ne pas être amoureux d’une Bugatti… »
Vivement l’année prochaine
Au fur et à mesure le golf se vide, il est grand temps de rentrer et de retrouver nos autos à 10 minutes de marche (ou presque). Sans prendre de risque, je peux affirmer que chacun trouve son compte au Zoute Grand Prix et en repart avec des étoiles dans les yeux.
Pour cette raison, il est évident qu’à l’instar des 250 000 spectateurs de cette édition, nous y serons du 10 au 13 octobre 2019. Et cette fois, je ferai en sorte que ma SAAB de fonction n’y tombe pas en panne… parce que Knokke-Lille à vélo ça use !
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